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Contexte, problématiques et culture

Malgré sa situation géographique, qui expose le Sénégal à des vagues provenant du nord et du sud, ainsi que la diversité et la qualité exceptionnelles de ses côtes, le surf reste une activité peu développée et soutenue dans le pays. Le manque de financement pour des sports de niche comme le surf est un problème courant au Sénégal, tout comme la difficulté pour les pratiquants de trouver sur place du matériel (planche, combinaison, accessoires) à des prix abordables. 

Avoir sa propre planche et une combinaison d'hiver non trouée est un véritable privilège pour les surfeurs locaux.

Chaque hiver, de nombreux enfants et jeunes demandent une combinaison. Ils sont même prêts à porter deux combinaisons trouées, l’une par-dessus l’autre ; les jeunes du village de Yoff ou de Ngor partagent une planche cassée entre eux ou surfent à tour de rôle sur une nouvelle planche.

Cette planche sur la photo a été réparée de nombreuses fois et a été surfée par trois enfants à la même époque.

La plupart des surfeurs sénégalais appartiennent à l’ethnie côtière lébou et sont issus de familles de pêcheurs. Il s’agit souvent de familles très nombreuses, où les enfants partagent leur jeunesse entre la pêche, les tâches familiales et le surf.

Certains parents ont compris que l'éducation scolaire, peut donner à certains enfants une chance d'échapper à la vie de pêcheur (dont les revenus ne cessent de diminuer en raison de la surpêche et de la pêche illégale) et de construire un autre avenir.

Dans ce cas, les familles nous demandent de prendre en charge la scolarité de l’enfant pour les aider à la financer, puisque l’enfant pourra participer de manière limitée aux dépenses de la maison.

Dans les cas plus graves où les parents ne peuvent accepter que l’enfant soit régulièrement à l’école et ne pêche pas, nous essayons de l’intégrer dans des cours de soutien que nous assurrons toute l’année.

Le domaine de la mer est stéréotypé, un domaine pour les hommes : soit pour la pêche, soit pour le sport.

La mer est considérée comme dangereuse et le surf reste un privilège pour ceux qui ont le courage de descendre les vagues, de ramer contre les courants et de ne pas avoir peur de tomber sur les rochers.

Lorsqu’une fille a ce courage, elle est très respectée au sein de la communauté des surfeurs, mais elle n’est pas forcément appréciée une fois dans la vie familiale, car elle est considérée comme une fille comme un garçon.

Pour combattre cette image au niveau national, le projet veut pousser plus de filles à surfer et à participer à des compétitions, puisqu’il y a trois places pour les filles dans l’équipe nationale de surf et dans la catégorie du championnat pour les filles, appelée Ondines.